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Startup : 10 choses à savoir avant de se lancer

"J’ai une idée : Par où commencer ?C’est à cette vaste question que je vais tenter d’apporter une modeste contribution
Startup : 10 choses à savoir avant de se lancer

"J’ai une idée : Par où commencer ?

C’est à cette vaste question que je vais tenter d’apporter une modeste contribution.

Avant-Propos.

Mes études supérieures en école de commerce ne m’y ayant pas particulièrement préparé au monde entrepreneurial, je me suis dit que je devais partager ce que j’ai appris ces 18 derniers mois. J’ai essayé de restituer une partie de mon expérience. C’est donc personnel et assez subjectif, mais surtout, sachez :

Qu’il n’y a pas de recette magique dans l’entrepreneuriat.

J-a-m-a-i-s. Ca se saurait. De nombreuses startups sont remplies d’exemples et contre-exemples en tout genre, en échec, comme en réussite. En revanche, ces 10 points peuvent servir. Ce sont des notions que aurais moi-même aimé — non adoré— connaitre avant de me lancer. Vous y trouverez de nombreux outils et ressources dans lesquelles piocher ; vous gagnerez énormément de temps dans la compréhension de ce qu’est l’écosystème startup.

C’est parti.

Une Startup ?

Avant d’aller plus loin, entendons-nous bien sur ce qu’est une startup. La meilleure définition que j’ai trouvé reste celle-ci :

« A Startup is a temporary organization designed to search a scalable and repeatable business model. »  — Steve Blank.

Chaque. mot. dans. cette. phrase.compte. Vous pouvez la relire 52 fois.

Pour aller plus loin on peut même dire qu’une startup est une “organisation en faillite permanente” jusqu’à ce qu’elle ait trouvé un business model viable. La réussite de ses fondateurs tient justement en leur capacité —et en leur endurance— à trouver une solution rentable avant d’être à court de trésorie.

Sans jamais être une fin en soi, ils peuvent pour cela, passer par des levées de fonds ou des financements externes. Cela doit seulement être motivé par un réel projet à forte croissance. Nous y reviendrons par la suite (point 8).

La dernière particularité propre à une startup est justement cette idée de : “scalabilité” . C’est à dire sa capacité de reproduire à grande échelle, un modèle de déploiement et de revenus — ayant fonctionné à petite échelle.

Enfin, il est important dans votre langage quotidien de ne pas les confondre avec des TPE ou des PME. Les grands médias font souvent cette confusion en voulant aller trop vite. Mais plus vous désormais.

Maintenant que cette notion clé est posée, nous pouvons commencer.

La structure juridique.

S’il y a bien une chose que j’ai vite apprise, c’est qu’au début d’un projet la structure juridique n’est absolument pas nécessaire. Vraiment. Elle est juste contraignante.

N’oubliez pas que vous êtes en France —et loin de moi l’idée de vouloir faire du « France Bashing » — on ne peut reprocher à notre chère administration publique de connaitre nos adresses postales pour nous bombarder de toute sorte de courriers anxiogènes. En début de projet, vous voulez absolument éviter cette situation. Au risque de vous décourager.

Cependant, sachez qu’il existe plusieurs formes de statuts juridiques dans notre cher pays : je vous laisse consulter ce document complet pour en prendre connaissance.

Au début de mon projet, nous avions choisi une SAS (Société par Actions Simplifiées), assez adaptée au format startup. Sachez qu’il faut compter environ 200 euros de frais de dossiers pour sa constitution.

Où se rendre pour **remplir le dossier ?

A la Chambre du Commerce et de l’Industrie (CCI) de votre ville. A Paris par exemple c’est au 2 rue Viarmes, 75001. Une fois l’homologation terminée, vous aurez en poche : un KBIS, sorte de pièce d’identité de votre entreprise (elle vous sera régulièrement demandée) et un numéro de SIREN.

Ensuite, vous devrez faire une publication dans un journal d’annonces légales (ex: Les Petites Affiches, Le Parisien…), ce qui vous fera une publication dans le Journal Officiel (JO) et officialisera véritablement votre création.

Pas ces JO.

Plus tard seulement, vous penserez à faire un “Pacte d’Actionnaire”. Contrairement aux statuts qui sont publics, il est privé. A quoi sert-il ? Il décrit les relations que vous aurez avec vos associés sous différents scénarios envisagés. Vous pourrez y inclure de nombreuses clauses.

Sachez que vous aurez également besoin d’un compte bancaire. Peu importe la banque, mais comptez environ 20 euros de frais mensuels pour ce dernier. (Nous avions choisi la banque HSBC par exemple. Update: elle ne fait plus ce genre de services) Vous aurez alors un chéquier d’entreprise, une carte bancaire et un RIB.

Comptez environ 2 mois pour toutes ces démarches. Il se peut qu’il y ait plusieurs allers-retours avec l’administration. J’ai la chance d’avoir un cousin avocat, ce qui nous pas mal aidés pour les statuts. Si vous ne savez pas comment faire il existe des ressources payantes, voir gratuites, mais en cherchant bien sur Internet.

2. Le Lean Startup.

C’est un terme qui est devenu très à la mode ces dernières années. Si vous savez ce que c’est, passez vite au point 3. Si par contre c’est la première fois que vous en entendez parler, ce qui va suivre risque fortement de vous intéresser.

“Testez, mesurez, recommencez.”

Avec le “Lean Startup’ il faut voir votre projet de startup rempli de cycles courts, avec autant d’objectifs à réaliser. Du bon sens me direz vous, mais pas tant que ça : encore faut-il l’appliquer. Cela demande une méthodologie et une vraie discipline. Encore une fois, je me répète, tout doit être :

** Testable — Mesurable — Répetable. **

Le Lean Startup par son inventeur: Eric Ries.

Pour aller plus loin dans la documentation, il existe 2 bouquins de référence : “The Lean Startup” de Eric Ries et “Running Lean” de Ash Maurya.

Entre nous : nul besoin de tout lire sur le sujet. Il suffit de bien intégrer cette idée de cycles courts et surtout garder à l’esprit la discipline pour toujours tout mesurer lorsqu’on avance dans son projet.

Oubliez aussi les Business Plan de 50 pages (que d’ailleurs personne ne lit) et les projections sur 5 ans, impossibles à tenir, qu’on vous a apprisses en école de commerce. A la limite faite un “Executive Summary”, c’est à dire un mini-business plan de 10–15 pages expliquant votre projet : idée, vision, produit, marché, équipe.

Il existe d’autres alternatives beaucoup plus adaptées pour donner une photographie de votre projet. Comme le Business Model Canevas qui vous permettra d’exprimer votre business de facon visuelle et rapide. Voici une bonne vidéo pour comprendre tous ses aspects — à regarder avec le Canevas sous les yeux.

L’intérêt du Canevas réside dans son actualisation permanente en fonction de votre évolution.

Pour résumer : s’il n’y a bien qu’une chose à laquelle vous devez penser lorsque l’on vous dit le mot “LEAN” c’est “tester”.

Cette philosophie rejoint les slogans placardés sur les murs de nombreuses startups. Ici Facebook, par exemple, avec des phrases comme : “Go fast and break things” ; ou la célèbre : “Done is better than perfect”.… sont des exemples de la méthodologie “Lean”.

Facebook a carrément un laboratoire dédié pour créer et diffuser cette culture dans l’entreprise.

L’autre mot clé à connaitre autour du concept du “Lean” est la notion de “MVP” : Minimum Viable Product. (Une vidéo illustrative)

C’est à dire mettre dans la main des utilisateurs, le plus rapidement possible, l’essence de votre idée avec le minimum de “features”. (caractéristiques clés de votre produit/service) C’est ce qu’on appelle aussi plus communément le prototype. Toujours dans cette idée de tester l’idée de base auprès de votre cible —et la valider—avant d’aller plus loin dans son développement.

C’est aussi un très bon exercice afin d’identifier ce qui fait vraiment l’essence de votre offre et ainsi ajuster votre “Value Proposition (VP)” ou “Proposition de Valeur” en Français. (On voit cette notion dans le point 5).

Cette culture du Lean et du “Ship Fast” (livrer votre produit/service rapidement) n’est pas applicable à toutes les entreprises. Le contre exemple parfait est Apple. Un très bon article explique pourquoi la marque à la pomme ne peut appliquer cette stratégie.

(Spoiler Alert de l’article : Sur un marché déjà très mature, un produit demande une finition irréprochable.)

3. Trouver un nom de marque et un nom de domaine.

Le nom est une étape cruciale: C’est le premier rapport physique de votre startup avec vos futurs clients. ( la vue et l’ouïe faisant partie des 5 sens)

Contrairement aux apparences, il n’est pas aisé de trouver un nom. Surtout si vous êtes à l’origine du projet : vous manquez cruellement de recul.

Prenez votre temps pour bien le choisir. Il existe plusieurs façons de le trouver, je vous fais confiance là dessus. Cependant, vous pouvez toujours vous inspirer de l’entrepreneur Julien Smith et de son article “How to name your company”.

Mais surtout : N’attendez pas de trouver un nom pour commencer à travailler.

Le plus dur reste de trouver un nom de domaine disponible ! Vous allez vite passer du temps à vérifier si vos idées de noms sont bel et bien disponibles, et là—on est souvent déçus. Pour cela le meilleur outil que j’ai découvert est DomainTyper. Bientôt votre meilleur ami. Pensez aussi aux disponibilités Twitter et Facebook.

Pour acheter votre nom de domaine vous pouvez utiliser les sites suivants :

Gandi (FR); 1&1(US) ou OVH (FR). Nul besoin d’être un expert en informatique pour l’acheter, c’est presque aussi simple qu’acheter un livre sur Amazon. Suivez simplement les instructions.

Cette phrase fonctionne aussi avec les noms de marque.

Il existe plusieurs astuces pour contourner le problème du nom de domaine déjà pris.

Un suffixe de nom de domaine original : .co (vine.co) ; .me (newsly.me) ; .io (infinit.io) ou autres. Vous pouvez également jouer avec pour y glisser votre nom (scoop.it). L’autre technique, beaucoup utilisée par les App Mobile, est de mettre un préfixe devant : GET (getflow.com) ou MEET (meetlima.com) par exemple.

Bon à savoir : comptez 10 et 20 euros par an pour réserver l’adresse de votre choix dans les adresses classiques : .com; .fr ; .co ; .me … D’autres plus originales peuvent même s’élever à 150 euros/an…

Ca peut servir : les grandes villes ont désormais leurs noms de domaine : .Paris, .NYC, .London etc…

Attention : lorsque vous avez (éventuellement) créé votre entreprise juridiquement (point 1), vous n’avez absolument PAS déposé votre marque, beaucoup de personnes confondent les 2 notions.

Pour le dépôt d’une marque, c’est l’INPI qui prend la relève. C’est un organisme indépendant, qui vous permettra d’avoir une exploitation commerciale de votre marque sur le territoire français. Vous pouvez déposer votre marque de 2 façons : en ligne ou physiquement (exemple de Paris : 26 bis, rue de Saint Pétersbourg 75008). Avant de vous déplacer, ou enclencher la procédure en ligne, vérifiez ici que le nom que vous avez en tête ne soit pas déjà pris :) Ce lien va vite devenir votre second meilleur ami (juste après DomainTyper).

Lorsque vous déposez votre marque sachez que vous devez cocher 3 « classes ». Cela peut paraitre bizarre, mais ce sont juste 3 domaines d’activités dans lesquelles votre marque souhaite évoluer dans le futur. Par exemple Newsly, nous avons coché les classes 35, 38 et 41. Vous pouvez lire la liste entière ici.

Pour Newsly par exemple, nous n’avons pas coché la Classe 2 : Couleurs, vernis et laques.

Il faudra compter une durée assez longue pour votre dépôt : entre 2 à 4 mois pour être surs. En effet, il y a une période où vous avez une sorte d’épée Damocles au dessus de la tête. Je m’explique : n’importe quelle autre entreprise peut faire opposition à votre dépôt si votre marque se rapproche trop (phonétiquement par exemple) de son nom et qu’ils sont dans la même “classe” que vous. Les étapes de dépôt si besoin.

L’Epée Damocles (si regardez bien)

Quant au prix : c’est 200 euros le dépôt électronique et 225 euros pour le dépôt papier. Pour une première c’est peut-être mieux de se déplacer.

Surtout : Profitez du dépôt de votre marque pour déposer votre logo par la même occasion. Vous aurez juste à joindre une image (format .jpeg ou .png) sans coût supplémentaire.

Le plus simple est que vous ayez vous-même des bases sur les logiciels de la suite Adobe (Photoshop, InDesign…) ou se tourner vers des logiciels plus simples comme Sketch.

Pas ce genre de Sketch.

Si cela n’est pas du tout dans vos cordes, pas de panique, il existe 2 solutions : la première, de loin la meilleure, est de trouver un ami/ connaissance qui sache utiliser ces logiciels. Selon votre intimité, convenez d’une récompense (verre, restaurant, argent…) et passez quelques heures ensemble pour finaliser le logo. Impliquez-le.

Si vous ne connaissez personne maitrisant ces outils, vous pouvez faire appel à un freelance ou au crowdsourcing, avec des sites comme 99designs ou crowdspring. (jamais utilisés personnellement)

Pensez à demander une palette de 2–3 déclinaisons de couleurs et plusieurs tailles de votre logo. (futurs dossiers de presse, réseaux sociaux…)

5. Une Landing page.

C’est peut-être même la première chose que vous aurez à cœur de faire (une fois l’idée trouvée) et vous aurez bien raison : beaucoup de projets commencent par une simple landing page.

Elle permet d’exprimer en quelques mots—et une image—ce que vous souhaitez faire. C’est un bon exercice.

Elle vous permettra de travailler ce qu’on appelle la « Value Propositon ». Encore un mot barbare me direz-vous, mais celui-ci est capital. Peut-être même le plus important : c’est là où vous exprimez votre offre.

Voici quelques exemples de « Value Proposition » célèbres : GitHub : “Build software better, together.” ; Strikingly : “Gorgeous, mobile-friendly websites in minutes.” Square : “Start accepting credit card today”.

C’est cette grosse phrase en général qui apparait sur la première page de votre site. Le visiteur peut tout de suite ressentir la valeur perçue de votre service/ produit. Les marques ne s’attardent pas sur leurs technologie ou autres détails techniques qui expliquent comment elles fonctionnent. Allez droit au but.

Dans votre formulation, n’oubliez jamais ceci : “Make something people want.” Vous gagnerez beaucoup de temps.

Si votre produit/service ne répond pas à cette phrase difficile d’aller plus loin... Ne faites PAS ce que les gens aiment, ou trouvent beau, ce n’est pas suffisant, et vous le ferez après que vous aurez bâti quelque chose d’UTILE. Concentrez-vous sur ce dont les gens ONT BESOIN. C’est une confusion que j’ai moi-même eu l’occasion de faire au départ.

Après des années à accompagner des startup naissantes (Dropbox, Airbnb, Stripe…) Y Combinator en est arrivé à choisir ce slogan pour représenter leur accélérateur. Cette phrase est d’ailleurs accrochée dans le bureau où tous les candidats font leur grand oral.

Travaillez votre “proposition de valeur” dans ce sens. Faites écho à ce que les gens veulent entendre, trouvez ce qui les préoccupent. Vous avez de la chance : souvent VOUS faites partie de ces gens. Interrogez vous honnêtement et prenez du recul : si quelqu’un d’extérieur venait vous présenter votre produit, qu’aimeriez-vous qu’il vous dise plutôt ? Comment ?

C’est le moment délicat où il faut lâcher son égo et s’adapter.

Votre « value proposition » risque d’évoluer. Chaque jour, chaque semaine, chaque mois. Et c’est COMPLETEMENT NORMAL. Vous allez l’affiner jusqu’à trouver les mots qui percutent.

Attention : Une VP (value proposition, donc,) n’est pas un slogan. Un slogan peut être plus subtile— ou philosophique— et pas forcément axé sur le produit mais sur l’entreprise et sa vision. Là, il s’agit de dire en quelques mots ce que vos utilisateurs peuvent tirer de votre produit/service. L’objectif est d’activer un réflexe simple dans le cerveau : “Je Veux. Là. MAINTENANT.”

Attention également à bien adapter votre “value proposition ” à l’audience que vous visez.

Cet article très pertinent explique qu’il existe 5 “Customer Segments” dans la société.

Vous n’utiliserez pas les mêmes mots pour vous adresser à un “early adopter” ou à un membre de la “late majority”.

Il existe plusieurs sites pour tester votre idée grâce à une simple landing page.

Vous pouvez utiliser Launchrock ou Unbounce ; voir Strikingly pour un résultat plus complet.

La landing page vous permettra de voir —avant d’aller trop loin— si votre idée apporte une valeur ajoutée et suscite de l’intérêt. De plus, si vous vous débrouillez bien, vous allez concentrer une première base de premiers inscrits, futurs ambassadeurs de votre concept.

Pour Newsly nous avions utilisé une classique Launchrock, mais Unbounce semble plus avancé. Bonne nouvelle pour les non-codeurs : Pas de connaissances techniques requises en général.

6. Présence sur les réseaux sociaux

Il va être capital d’avoir un positionnement sur les réseaux sociaux. A moins que votre stratégie soit de les fuir, ce qui est très rare. En début d’activité, vous recherchez —normalement— de la visibilité.

On questionne souvent l’intérêt des réseaux sociaux, leur utilité, voir leur ROI (Return on Investment). Il n’y a alors qu’une phrase à retenir :

“What’s the ROI of your mother ?! ”

Comme le dirait l’animé Gary Vaynerchuk, entrepreneur et directeur d’une agence de communication : “Quel est le retour sur investissement de votre mère ?!” C’est impossible à déterminer quantitativement.

L’intérêt des médias sociaux réside dans la construction d’une relation d’affect durable entre votre marque et vos futurs utilisateurs.

Faites partie de la conversation, créez du lien.

Pour ceux qui restent sceptiques (même en 2014) quant à l’intérêt d’être présent sur les plateformes sociales, je vous présente ce dernier argument :

le RONI (Risk of Non Investment). En se posant la question sous un autre angle : Et si finalement le véritable coût serait d’y être absent ?

Quelles plateformes ?

Facebook, Instagram, Twitter, Tumblr, Linkedin, Pinterest, Vine, Angelist, Medium …. Vous pouvez être présent sur toutes, ou une seule, l’important est la ligne éditoriale que vous développez pour chacune d’elles.

Par exemple vous pouvez avoir une page classique sur Facebook et Linkedin traitant de votre actualité; Utiliser Twitter pour le “SAV” et discuter avec vos utilisateurs; Etre sur Instagram et Vine pour les coulisses de votre aventure, Se servir de Tumblr ou Medium pour votre blog; Et enfin être présent sur Angelist pour expliquer votre projet et votre vision.

Extrait d’une présentation dont je suis incapable de retrouver le nom.

Tout dépend de votre positionnement et des messages que vous voulez faire passer. Si vous êtes dans le business de la Cuisine ou de la Déco par exemple, investissez rapidement Pinterest, que je n’ai pas cité plus haut.

Je vous conseille de ne PAS voir les médias sociaux comme un canal classique, automatisé de “distribution” de vos messages. Il existe des outils pour centraliser les publications, mais chaque plateforme a des particularités qui, nativement, lui sont propres. Faites attention à la perception de votre communauté d’une éventuelle “industrialisation des publications”.

Mesurez tout, tout en étant conscient de ces 2 choses :

1/ La métaphore de la maman et du lien affectif, certaines choses ne sont pas mesurables mais ont un impact. Parfois il faut savoir donner et le retour viendra 2 ou 3 interactions plus tard.

2/ L’impact réel des publications d’apparence silencieuses sans interaction visible (like, commentaire, retweet etc…). Ce n’est pas parce qu’un internaute ne s’exprime pas, qu’il n’écoute pas. Ne sous-estimez pas ce qu’on appelle le “Dark Social”.

Outils et Gestion des comptes sociaux.

On l’a dit, il est important d’occuper cet espace en ligne. Vos futurs utilisateurs vous y rechercheront et éventuellement, si la ligne éditoriale que vous proposez peut leur apporter une valeur ( le plaisir de suivre votre aventure; des contenus qualitatifs; des bons plans etc…) ils voudront même s’abonner à vous. Quelle chance !

Pour animer vos comptes il existe de nombreux outils de partage et d’analyse de vos publications :

  • Publication et analytics : Buffer ; HootSuite
  • Tracker vos liens : Goo.gl ; Bitly
  • Gérer vos applications cross-plateformes : Woobox
  • Ce que les internautes disent de vous : Mention (FR)
  • Gérer vos Mailing : Mailchimp ; Mailjet (FR)

Chez Newsly nous utilisons tous les outils cités ci-dessus à l’exception de HootSuite.

Trouver de belles illustrations.

Afin de poser les premières briques de votre présence sur les réseaux sociaux, il est important d’avoir un univers visuel fort. Je vous invite à consulter cet article rédigé ultérieurement : Où trouver de belles illustrations gratuites pour votre projet ?

Ensuite, pour mettre tout cela en forme, et aux formats de différents réseaux sociaux, le meilleur outil que vous trouverez est Canva. Foncez.

7. Trouver des associés

C’est une étape cruciale. Pour faire simple : imaginez que votre associé soit comme le mari ou la femme que vous allez épouser. Vous serez ensemble pour le meilleur et pour le pire. La métaphore permet de vite prendre compte de la dimension de l’association.

Où les trouver ?

Mark Zuckerberg et Chris Hugues à Harvard en 2004.

Votre entourage reste la meilleur solution, comme toujours. Si vous avez des personnes compétentes autour de vous dans un domaine précis, parlez-leur de votre projet et débauchez-les ! Si vous ne connaissez personne qui vous correspond, rendez-vous dans d’autres lieux :

  • Virtuellement : un post sur Facebook, Twitter; une annonce sur des sites comme Remixjob; Teamizy et IdeasVoice (spécialement conçus pour trouver des associés); poster une annonce dans l’Intranet de votre Université.
  • Physiquement : aller à des Meetup et networker. Des Meetup technos comme Ruby ou Django, ou simplement étiquetés “Business” ou “Startup”, il y en a de nombreux un peu partout en France. Si vous cherchez précisément un CTO, l’initiative “Adopt a CTO” de NUMA peut vous correspondre sur Paris. A l’inverse, si vous avez un profil technique et que vous recherchez un profil business : “Meet The Biz” dans les locaux de d’Epita/ Epitech.

Soirée “Adopt a CTO” à NUMA.

Lors de la rencontre ne perdez pas de vue la comparaison sur le mariage. Au tout début, comme vous n’iriez pas déballer votre flamme au premier rendez-vous, soyez également mesuré dans vos propos avec votre possible futur associé(e). Cela ne veut pas dire : cacher votre passion pour votre projet —au contraire— mais ne misez pas tout sur une seule personne que vous venez de rencontrer, définissez-vous de mini-étapes, des paliers, qu’il/elle franchira dans votre estime. Apprenez à connaitre ses passions, allez boire une verre ensemble, discutez.

De mon côté pour Newsly, j’ai trouvé mes associés (techniques) une première fois via l’Intranet de mon école, une seconde fois via un site d’annonce (RemixJob).

8. Locaux et financement ?

Lorsqu’on monte un projet de startup, on a besoin de locaux et d’argent. Heureusement il y a tout un écosystème qui gravite autour. Tour d’horizon de tout ce jargon un peu barbare.

Locaux

  • Co-Working ? Un espace de co-working est simplement un “open-space” où plusieurs personnes travaillent sur des projets différents. Autrement dit c’est du partage de bureaux, souvent prisés par les freelance, afin d’exercer leur activité sans payer le prix fort d’un local et sans non plus être isolé en travaillant chez soi. C’est véritablement un service “en pleine expansion”, comme dirait Guy Lagache. A Paris, La Mutinerie ou l’Anticafé sont par exemple des précurseurs.

Tarif: Toujours payant. (entre 200 et 500 euros/mois).

  • Pépinière ? Une pépinière est à mi-chemin entre un espace de Co-Working et un incubateur. C’est une concentration de projets dans un espace dédié. Ce sont souvent des startups en début d’exercice qui les intègrent afin de bénéficier de l’émulation du mélange de projets. A Paris il existe par exemple Creatis ou Pépiniere 27.

Tarif: Souvent payante, il se peut que son coût soit cependant amorti par des financements de collectivités publiques. (entre 400 et 700 euros/mois).

  • Incubateur ? Peut-être le plus populaire. Comme son nom l’indique les projets ont vocation à être “incubés” durant la période de passage. Ce sont des espaces de travail partagés où les porteurs de projets disposent de bureaux et de salles de réunion. Ils peuvent également profiter de “coaching” par des spécialistes et bénéficier d’un réseau de compétences (juridique, comptable, technique, investisseurs…) afin de continuer leur croissance. Le plus connu à Paris est Le Camping. De nombreuses écoles d’études supérieures (HEC, ESCP…) adoptent ce modèle. Voici une liste complète.

Tarif: Payants, gratuits ou par participation au capital ( échange de capital social contre loyer — entre 1% et 5% de la société).

  • Accélérateur ? Un accélérateur a vocation à accompagner le projet, mais sans forcément lui octroyer un espace de travail. L’accompagnement se fait par différents avantages : spécialistes à disposition des fondateurs, prix négociés sur des services (hébergement web… ), mise en relation avec des investisseurs. Les plus connus à Paris sont l’Accélérateur et The Family.

Tarif: Ils prennent généralement une participation dans le capital de la société (entre 3% et 20%) mais cela dépend de la valorisation de votre société).

Financer sa startup

  • Love Money ? C’est l’argent de vos proches et de votre famille. C’est une façon d’augmenter votre capital en allant convaincre des personnes de votre entourage. Idéal pour commencer.

Ce sont des tickets généralement compris entre 1 000 et 10 000 euros. Après, tout dépend de votre entourage !

  • Crowd founding ? Financement via une campagne de souscription en échange d’un intéressement (un accès au produit, une récompense, un cadeau…). Elle peuvent se faire en ligne sur des sites comme Kickstarter, Kiss Kiss Bank Bank (FR) ou Ulule(FR). Attention: Une campagne ne s’improvise pas et demande une stratégie de communication très importante. (vidéo soignée, illustrations , photos, un fort réseau averti, un peu de presse…)

Les montants peuvent aller de 500 euros à 10 Millions d’euros.

  • Business Angel (BA) ? Ils interviennent en général au premier financement d’un projet (si ce n’était pas la Love Money). Ce sont un/ ou plusieurs “angels” prenant une participation dans le capital en échange de fonds. Le plus ? Ils vous accompagnent très souvent dans la proximité: Conseils, réseau… Vos intérêts sont désormais liés.

Les tickets sont compris entre 25 000 et 500 000 euros. Le tour de table peut se faire généralement à plusieurs Business Angels, derrière un syndicat ou une association. Comme celle-ici ou celle-ci.

Les étapes citées ci-dessus sont considérées comme des “fonds d’amorçage”. également appelées : “Seed Capital”.

  • Fonds d’investissements -Venture Capitalist (VC) Séries A, B, C, D ? C’est la qu’entrent en jeux les fonds d’investissements dits “à risques”. Ils investissent des sommes plus importantes: Des tickets compris entre 200 000 et plusieurs centaines de millions d’euros. Ce que vous lisez dans Maddyness (magazine des startup françaises) ce sont en géneral des séries A entre 500 000 euros et 2 millions d’euros par exemple. Si l’investissement est de plusieurs millions d’euros (sauf exceptions) il s’agit probablement d’un tour de table B, ou C, ou D voir E. Vous suivez la logique ? Pour mieux comprendre, voici par exemple l’historique d’investissement de Snapchat.

Le meilleur article que j’ai pu lire sur la différence entre la levée de fonds US et Europe est sur ce lien. Rédigé par la CEO de FrontApp.

Ces fonds d’investissement permettent d’accroître la croissance de la startup de façon drastique. Entrent en jeux des problématiques de “scalabilité”. Le but est d’atteindre ce schéma : le coût de mon futur client, coutera toujours moins cher que mon client précédent.

Il existe d’autres termes autour de la finance. En bref :

  • Un Exit ? C’est la façon de quitter le navire (comprendre “la startup”) en faisant une plue-value (si possible). L’Exit est souvent questionnée par vos futurs investisseurs dans les levées de fonds. Deux solutions (si les choses se passent bien) : 1/ la startup se fait racheter 2/ elle va en bourse.
  • Un IPO ? C’est la mise en bourse de votre entreprise (Facebook, Twitter, Alibaba, Criteo…). Pour beaucoup c’est un rêve, d’autres un cauchemar. Seule chose qui est sure : Les fondateurs, ou premiers employers ayant bénéficié d’actions, deviennent milliardaires ou multi-millionnaires au moment de l’introduction en bourse.
  • Une Valorisation ? La valorisation de votre société dépend en réalité de l’équilibre périlleux entre la valeur que vous lui attribuez et la valeur que lui donnent des investisseurs en entrant dans votre capital (en échange d’actions). Pas sûr d’avoir compris ? Si par exemple ils payent 10 000 euros pour avoir 10% de votre capital, votre société vaut alors 100 000 euros. Magie ! C’est une négociation souvent fatigante: spécialement la première fois car la base pour fonder ce chiffre repose sur le bon vouloir de chacune des 2 parties (fondateurs et premiers investisseurs).

9. La communication interne

Rien ne remplace l’interaction physique. Skype est pratique pour dépanner, mais il est essentiel de vous voir avec toute l’équipe de façon rythmée. Surtout au début du projet.

La communication verbale— et surtout non-verbale— permettent de fluidifier les liens au sein de l’équipe; instaurer empathie et bienveillance mutuelle.

Le rythme de vos rencontres est littéralement le rythme cardiaque de votre startup.

L’autre vertu de se réunir régulièrement, est que le travail effectué par chacun est partagé. L’être humain, reste un animal social bien faible lorsqu’il est isolé et n’a pas de comptes à rendre. Alors que l’expectative d’une réunion le met face à ses responsabilités et lui permet de bien avancer sur ses champs d’action.

Dans une équipe il est capital de veiller à ce que chacun communique sur son travail. 1/ Pour que chacun ait une vision 360° de l’avancée du projet. 2/ Pour que personne ne se sente lésée, ou ait l’impression que des membres de l’équipe en fassent moins. En tant que chef de projet, veillez à maintenir cette paix et vérifier les avancées de chacun. C’est votre responsabilité principale.

Prenez aussi le temps de communiquer un maximum avec les membre de votre équipe. Prenez des rendez-vous individuels. Parlez librement avec une personne. Décantez ce qui la tracasse; parlez de sa relation avec le reste de l’équipe et surtout : demandez-lui des pistes afin de VOUS améliorer. Vous repartirez tous les 2 sur des bases saines. Les non-dits, ou les sous-entendus implicites, sont des bombes à retardement que vous voulez absolument éviter dans votre projet.

Lorsque vous n’êtes pas physiquement ensemble, voici quelques outils collaboratifs pour pouvoir continuer à communiquer et travailler :

Slack, ; Flow ; Asana ; Azendoo (FR) ; Inc ; Trello ; Basecamp.

Chez Newsly, nous utilisons Trello et Github en plus des mails. Et nous commençons à utiliser Slack.

10. Où en suis-je ? Le Modèle AARRR.

Pour savoir où vous en êtes, c’est le meilleur modèle que j’ai été amené de découvrir. Il a été créé par Dave McClure, investisseur et fondateur de 500 Startups.

Identifiez bien l’étape dans laquelle vous vous trouvez. Si vous n’avez pas encore démarré votre activité, vous verrez l’utilité de ce schéma plus tard.

Les slides et la vidéo où il présente son modèle.

Pour comprendre les différentes étapes nous allons prendre l’exemple de Facebook.

  • Acquisition: Les utilisateurs viennent de différents canaux (ex : votre voisin Larry qui ne fait que vous en parler).
  • Activation: Les utilisateurs font une première action (ex: mon premier post facebook ; ou mon premier like).
  • Retention: Les utilisateurs reviennent (ex: je réponds à un commentaire).
  • Referral: Les utilisateurs aiment et recommandent le produit (ex: j’invite mes amis par mail à rejoindre facebook).
  • Revenue: Les actions des utilisateurs sont monétisables (ex: publicités ciblées basées sur mes “likes” et interactions).

Pour permettre de dépasser tous ces paliers avec succès, un nouveau métier est apparu ces dernières années : Le Growth Hacker.

Littéralement : le créateur de croissance. Pourquoi ? Comme nous l’avons dit précédement, une des caractéristiques de startups est leur forte croissance et leur capacité à grandir de façon très rapide avec des rendements d’échelle. C’est la clé de leur modèle économique. Ce métier prend donc tout son sens.

Cette discipline est à la croisée entre le Marketing (compréhension de la cible + message ) et la Technique (astuces techniques à enclencher pour atteindre un maximum de personnes). Cela demande une bonne culture générale dans ces 2 domaines.

On va chercher à éviter les dépenses au maximum. C’est en quelques sortes le Marketing appliqué au monde des startup. Profiter des vulnérabilités et des opportunités laissées par l’écosystème pour se faire connaitre.

Quelques cas d’école bien connus de startups comme AirBnb se servant de la plateforme de petites annonces Graiglist (Aquisition), ou Dropbox en offrant de l’espace de stockage gratuit contre des parrainages (Referral).

Pour aller plus loin dans le domaine il existe un groupe facebook francophone traitant du sujet, avec beaucoup d’articles postés. Ainsi qu’un Meetup à Paris.

Chez Newsly nous sommes actuellement entre la phase 1 “Acquisition” et la phase 2 “Activation”, avec en parallèle quelques leviers de 3 “Retention” mis en place.

Avant de se quitter…

Si vous lisez ce papier, c’est que vous allez probablement vous lancer vous-même. Alors tout d’abord : Merci pour tout ce que vous allez apporter à l’écosystème startup Français. Sincèrement.

Sachez juste ceci :

“ Une idée ne vaut rien. ”

Les idées, il y en a plein, tout le monde en a, et tous les jours. La seule chose qui a réellement de la valeur, c’est son exécution. Il y a un monde énorme entre ces 2 notions.

L’exécution est la seule chose qui compte. Cela peut être : un bon produit; un business profitable, ou une acquisition d’utilisateurs… peu importe l’objectif que vous vous soyez fixés au début : l’exécution est la clé. C’est difficile à admettre au départ, mais vous allez vite vous en rendre compte.

Enfin, s’il vous plaît :

“ N’ayez pas peur de parler de vos idées. “

Avec vos amis, votre famille, avec des experts d’un secteur… Les idées sont faites pour être vivantes, discutées, débattues, défendues, retournées, confrontées. Les idées sont comme des diamants bruts : avant de devenir des bijoux il faut beaucoup les polir.

Personne ne va tout plaquer du jour au lendemain dans sa vie, pour lancer l’idée dont vous lui avez parlé la veille. PERSONNE !


Merci de m’avoir lu jusqu’au bout. Si vous avez trouvé de la valeur dans cet article, merci infiniment de le partager à votre entourages.

Si vous cherchez plus d’outils ou de ressources autour des startups n’hésitez pas à naviguer sur mon site. Si vous cherchez une dose de motivation quotidienne en tant qu’entrepreneur voici un Tumblr sur mesure.

— David Wise, CEO et Co-Fondateur de Newsly. Egalement publié sur Medium. Vous pouvez me suivre sur Twitter.


Source des images: ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici.

Merci à Matthieu pour la relecture.